1. Introduction
Comment valoriser le management des connaissances dans les organisations ? Les théories ne manquent pas pour démontrer le rôle prépondérant des connaissances dans la compétitivité des entreprises. Pourtant, la mise en place d’une gestion effective du capital informationnel et des connaissances organisationnelles demeure encore trop confinée. Son développement a été principalement porté par les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et bon nombre d’entreprises et de consultants ont assimilé la gestion des connaissances à celle de l’information. Rares sont les « managers des connaissances » qui arrivent aujourd’hui à imposer leurs idées auprès de leur Direction Générale pour inciter à créer, capitaliser et partager ce savoir disponible. 
Comme le constatent les organisations membres du CIGREF (2000) [Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises] - qui a pour finalité la promotion de l’usage des systèmes d’information comme facteur de création de valeur pour l’entreprise - « la presse et les cabinets de conseil ne cessent de proclamer depuis quelques années que la matière grise, et de façon plus générale la connaissance, devient une ressource stratégique vitale pour les organisations dont la valeur ne cesse de croître. Si l'on se réfère à leurs discours, les enjeux de sa capitalisation et de sa gestion semblent donc très importants. Hélas, derrière leurs « slogans » n'apparaît aucune méthodologie satisfaisante pour l'évaluation de la valeur de ce capital immatériel ou intellectuel, ni du ROI et des gains potentiels qui peuvent être formellement attendus après une  démarche de gestion des connaissances. »
Ce constat réalisé par les responsables des plus grandes entreprises françaises nous invite donc à la prudence. La connaissance a beau être un facteur de production déterminant, il n’en demeure pas moins que nous sommes confrontés à un paradoxe : évaluer un actif qui n’est pas directement valorisable.
Nous devrons donc essayer de dépasser ce paradoxe. Si la plupart des entreprises et des consultants ont échoué dans cette tâche, certaines approches originales ou naissantes méritent d’être étudiées pour s’en inspirer.
     Pour répondre à cette problématique, nous allons commencer par aborder le paradigme de la connaissance ainsi que la notion de « firme processeur de connaissances » (Introduction). Puis nous étudierons la notion de connaissance(s) dans les organisations pour en comprendre leur nature, leur place et leurs modes de gestion (Partie 1). Nous explorerons les méthodes utilisées pour évaluer le management des connaissances afin d’en repérer les meilleures pratiques. Cet état de l’art sera ensuite confronté à notre perception du management des connaissances et nous permettra de réaliser une typologie pertinente de ces méthodes (Partie 2).