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La valorisation passe-t-elle forcement par un cadre de contrôle de gestion ?
La
revue de littérature que nous avons réalisé a montré que la question de la
valorisation des connaissances était étudiée de manière intensive par le courant
du
contrôle de gestion. Baruch Lev (2000) résume la problématique de ce courant
soulignant les limites des méthodes de reporting malgré la reconnaissance des
actionnaires pour les actifs basés sur la connaissance : "By and large, investors
recognize the primacy of knowledge assets as value- creators, but don't count on
capital markets to value properly in real time those assets. The combination
of
outdated accounting (disclosure) rules, the high uncertainty associated with most
knowledge assets, and investors' preference for quick gratification in the form of high
corporate earnings, leads to large groups of knowledge-intensive companies being
systematically undervalued by investors and subjects such companies to excessively
high cost of capital (Lev, 2000) (La combinaison de règles comptables surranées
avec la grande incertitude qui entoure la plupart des actifs et la préférence des
investisseurs à investir à court-terme entraîne une sous- valorisation des entreprises
qui produisent et vendent des connaissances.) Nous pensons que la modélisation de
la valorisation des produits issus du management des connaissances doit sappuyer
sur des modèles évolués et équilibrés comme ceux dEdvinsson ou de Sveiby.
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La nécessité davoir un modèle multicritère mais également dynamique
Comme
le souligne Philippe Lorino (1997) lapport incontestable de Kaplan et Norton
avec le concept de Balanced Scorecard a permis de mettre en avant la notion de
modèle causes-effets sous-jacent à la relation entre stratégie et pilotage de la
performance, le caractère multicritère de la performance stratégique et les limites
dun pilotage exclusivement focalisé sur la performance financière. En revanche,
force est de constater que les approches dynamiques, cest-à-dire étudiant les flux
des connaissances, sont peu développées dans la littérature. Même Kaplan et Norton
ne développe que très peu cette approche (nous trouvons des références sur les
approches dynamiques dans une note de leur livre !). Ainsi les modèles équilibrés
(de
Kaplan & Norton, Edvinsson & Malone, Sveiby) présentent les limites suivantes :
-
ils ne traitent pas de la question centrale, celle de la construction de la théorie de
la performance , en dautres termes du modèle causes-effets,
-
ils tentent didentifier une structuration standard et universelle en quatre
perspectives, en tournant le dos à la contingence stratégique du pilotage,
-
ils ne prennent pas vraiment en compte lincertitude et les décalages temporels liés
à lapprentissage,
-
ils nexplicitent pas la relation du système dindicateurs avec laction (organisée
en
plans daction ou non) (Lorino, 1997).