3.3.3 Les orientations de notre recherche
Au cours de notre réflexion, nous avons mis en lumière les débats qui ont lieu dans ce champs de recherche :
    • Doit-on considérer le management des connaissances comme une approche stratégique et humaine ou comme un apport aux sciences de l’information et de la prise de décision ?
    • Doit-on manager directement les connaissances comme des objets que l’on intègre à des systèmes d’information ou créer des conditions favorables à son émergence, sa capitalisation, sa diffusion et son enrichissement ?
    • Cherche-t-on à codifier les connaissances détenues dans l’entreprise ou à faciliter la socialisation de celle-ci entre les individus ?
Ces réponses nous sont apportées par les organisations elles—mêmes. L’importance de la contextualité dans ce champs de recherche nous oblige à fonctionner à partir de la méthode de cas d’applications. Etant donné que nous souhaitons développer les récits d’entreprise pour valoriser les connaissances, il nous semble intéressant de conduire une méthode de recherche-action sur une période de deux ou trois ans dans de grandes organisations françaises et internationales.
Notre méthodologie pour agir en entreprise sera basée sur :
    • L’utilisation des récits et de la métaphore
    • Une approche centrée sur l’homme dans l’organisation
    • Des méthodes d’évaluation multicritère et dynamique
Notre approche sera avant tout de privilégier la visibilité du management des connaissances et, ensuite, de montrer sa création de valeur.
    • Privilégier l’usage des outils et le contenu disponible (ne pas oublier l’existant)
    • Faire vivre le trèfle à quatre feuilles
    • Capitaliser les pratiques dans des récits d’entreprise

Notre recherche, au cours de la thèse, s’articulera sur l’élaboration d’un design de recherche organisant le projet en lui-même. Le design de la recherche représente l’organisation et la stratégie que l’on va appliquer pour adresser la problématique.
Le design de recherche
    • Le cadre théorique
Le cadre théorique a été défini au cours de ce mémoire (principalement dans la première partie). Il nous a montré la grande complexité et transversalité de notre problématique. Il nous faudra compléter notre bibliographie d’ouvrages et d’articles plus pointus sur le domaine du contrôle de gestion, par exemple.
    • La nature du projet
Notre projet de recherche s’appliquera à décrire dans un premier temps les cas de valorisation constatés dans les entreprises pour ensuite bâtir une explication de ces modes de valorisation.
    • Contenu ou processus ?
Nous l’avons montré au cours de cette étude, nous considérons notre objet de recherche, les connaissances, non comme un objet mais comme un processus. En revanche, les produits issus de ces processus sont eux- mêmes des actifs immatériels ou des informations, c’est à dire des objets immatériels. Toutefois, nous mettrons l’accent sur la notion de processus.
    • Le type de démarche
Notre démarche sera avant tout marqué par la découverte. Nous allons défriché un terrain de recherche en construction (le management des connaissances et les actifs immatériels) et essayer, par des raisonnements inductifs, de construire une théorie pour comprendre comment valoriser le management des connaissances. Notre objectif ne sera pas de généraliser nos résultats mais de comprendre comment, dans telle situation, les individus et les organisations ont réussi à répondre à notre problématique.
    • Le type de présence sur le terrain
La question que l’on peut se poser ici est la suivante : comment vais-je faire pour en savoir plus par rapport à mes lectures ? Un contrat CIFRE nous permettra de confronter notre projet aux possibilités offertes par l’entreprise. Le choix de l’entreprise modifiera le type de notre présence. Comme nous souhaitons nous appuyer sur une méthodologie de type recherche-action, notre présence sur le terrain sera théoriquement importante. Un travail d’exploration avec l’entreprise pour étudier la faisabilité de mon projet sera donc nécessaire en amont.
    • Le cadre épistémologique
Le cadre épistémologique sera certainement celui du constructivisme étant donné la grande contextualité du management des connaissances dans les organisations. Il nous faudra également définir une épistémologie parmi les trois présentées par Von Krogh & al. (1996), à savoir la vision cognitiviste, conectioniste ou autopoïétique.
Cette architecture de notre recherche n’est qu’une première ébauche. Elle évoluera en fonction des besoins de l’entreprise dans laquelle nous mènerons notre recherche.